Installation PV - quel retour d'expérience après 9 mois ? (partie 1)

Jeremie LitzlerEnviron 8 minEnergiePhotovoltaiqueAutoconsommationEau chaude sanitaire

Des tableaux électriques et un boitier avec un afficheur digital
Le routeur solaire de Robin Emley avec son afficheur digital et les 2 tableaux électriques pour la production (au fond) et la consommation (sous le routeur)

Depuis la mise en route, j’ai réalisé un bon nombre de modifications, principalement dans la maison et pour le cumulus. Regardons ensemble les détails.

Ajustements extérieurs de l’installation

Orientation verticale des champs de panneaux

J’ai changé 3 fois l’inclinaison des champs sur les 9 mois :

  • fin juin :
    • j’ai mis le champ Sud à 30°
    • j’ai abaissé un peu les champs Sud-Est et Sud-Ouest, mais j’étais limité et donc ils n’étaient pas aussi bas.
  • fin août, j’ai remonté le champ Sud à 45°
  • fin novembre, j’ai remonté tous les champs à au moins 60°
Vue des champs Sud et Sud-Est
Les champs Sud et Sud-Est en position Printemps-Automne

Nettoyage des panneaux

J’ai réalisé un nettoyage mensuel.

Avec pas mal de chats autour de la propriété, j’ai vu que certains sont venus marcher sur les panneaux, mais heureusement, les moutons s’en sont abstenus.

Ajustements intérieurs de l’installation

Réorganisation du tableau Routeur solaire

Au mois de mai, je n’avais pas une solution optimale pour passer de l’alimentation solaire à l’alimentation réseau…

Schéma électrique du 23 mai 2022
Schéma électrique du 23 mai 2022

Branchement du cumulus

Au départ, j’ai branché le cumulus de la mauvaise façon.

Je ne pouvais pas laisser le disjoncteur historique dans le garage et le disjoncteur de la sortie 1 du routeur actifs tous les deux.

Sinon, ça sautait, car le branchement n’était pas en parallèle.

Cela m’obligeait à tout éteindre au niveau du tableau général, me rendre dans le garage, activer ou désactiver l’alimentation réseau et remettre l’alimentation sur le tableau général… Pas pratique.

Après plus de réflexion et de l’aide d’un ami, j’ai réussi à brancher les deux sources. Le contrôle au niveau du tableau du routeur est bien plus pratique.

Sur la sortie routeur, j’ai enlevé les compteurs mécaniques d’énergie, car le comptage était faux.

Note personnelle

Je pense que cela est causé par le routeur et la façon dont il laisse passer le courant par impulsion.

Robin Emley m’a dit que cela dépend de la calibration de la pince ampèremétriqueopen in new window. Pour le moment, cela ne me dérange pas.

Avec le compteur d’énergie numérique sur le tableau de la sortie solaire, cela m’importait peu de ne pas avoir l’information précise du surplus traversé par le routeur.

Le routeur indique le comptage journalier et celui-ci est réinitialisé chaque jour. Je me satisfais de ce que je peux noter chaque jour, même si en notre absence, on ne peut pas connaitre la quantité de surplus redirigée par le routeur.

Au lien d’aller directement du tableau général au cumulus, j’ai installé :

  • un programmateur horaire à pins
    • pour contrôler le temps d’utilisation du réseau la nuit.
  • un compteur d’énergie mécanique
    • pour compter le nombre de kWh consommés du réseau
  • un disjoncteur derrière le compteur.
    • pour contrôler la possibilité de complètement désactiver l’utilisation du réseau pour chauffer l’eau.

Dans le garage, sur le support en OSB isolant le cumulus, j’ai installé le disjoncteur 15A-4 (voir le schéma).

J’ai utilisé un câble triphasé du tableau du routeur solaire au cumulus :

  • une phase et ligne pour l’alimentation réseau
  • une phase et ligne pour l’alimentation du routeur

Le câble de terre remonte du cumulus au tableau du routeur solaire.

L’entrée du disjoncteur reçoit :

  • l’alimentation du réseau passant par le programmateur horaire
  • l’alimentation du routeur solaire

La sortie est branchée comme avant au cumulus.

Optimisation de la production

Avec le cumulus

En octobre, j’ai réactivé l’alimentation du cumulus par le réseau.

A ce moment-là, 1.5 h suffisaient largement pour les 5 jours où cela fut nécessaire.

En novembre, on a laissé le réseau presque tous les jours dû à la très mauvaise météo… J’ai augmenté à 2.5 h de chauffe la première semaine de décembre. J’ai diminué à 2h une semaine après, car cela suffisait pour les douches chaudes de mesdames 🚿

Le gros avantage :

  • en novembre, on a consommé -50 % de moins du réseau par rapport aux trois dernières années malgré l’absence du soleil une bonne partie du mois.
    • avant, le cumulus tournait 4h par nuit d’hiver…
  • aussi, lorsqu’on lançait le lave-vaisselle en fin de nuit, le cumulus se remettait en route…
Graphique de relevé Linky en février 2022
Le pic de 4h30 correspond au cycle 1 du lave-vaisselle où le cumulus se remettant en route pour chauffer l’eau que le lave-vaisselle a utilisée. La résistance du cumulus se met en route de 22h30 à 2h00 avec le signal HP/HC pour la chauffe principale.

Autre point important : j’ai mis le thermostat à 5 sur 5 au lieu de 2 sur 5 en été et 3 sur 5 en hiver quand on alimentait sur le réseau uniquement.

Oui, l’eau était bien chaude le printemps, l’été et l’automne. Toutefois, cela a permis d’avoir 2 à 3 jours de mauvais temps en septembre avec peu ou pas de soleil et ne pas utiliser le réseau pour chauffer l’ESC.

Je l’ai remarqué principalement en août et septembre.

Est-ce que cela va faire vieillir la résistance ? Si vous avez la réponse, partagez-la moi 😃

Avec le déshydrateur

Je l’ai beaucoup utilisé en juin, juillet et un peu en août et septembre.

Cela nous a permis de sécher les abricots, les poires, la verveine citronnée et les orties.

Je l’ai branché sur la sortie 2 lorsqu’on avait besoin que l’ECS soit chauffée, ce qui me conforte dans le choix de prendre un routeur avec 2 sorties.

L’inconvénient fut que cela chauffait l’air de la maison… Et cet été, ce n’était pas l’idéal !

Avec le lave-vaisselle

Durant l’été, l’eau fut très chaude.

Le lave-vaisselle est branché sur l’eau depuis son installation.

Ce que nous avons fait l’été passé fut de lancer 2 cycles rinçage de 11 min pour amener l’eau chaude. En effet, la distance entre le cumulus et le lave-vaisselle est importante. Après ce cycle, la vaisselle était alors presque propre. Si l’on avait besoin de faire tourner le lave-vaisselle, on le lançait ensuite en programme cycle demi-charge de 30 min et comme l’eau chaude était déjà là, la consommation du réseau apparaissait nulle.

Sur un cycle plus long, le mode eco de 2h45, la consommation était clairement diminuée.

Graphique de relevé Linky en septembre 2022
Le pic de 15h correspond au cycle 1 du lave-vaisselle. Normalement, le cycle 1 consomme un peu moins de 1 kWh.

Avec le lave-linge

Contrairement au lave-vaisselle, je n’ai pas branché le lave-linge sur l’eau chaude, car il faut installer un mitigeur et l’arrivée d’eau chaude est trop loin ni réalisée pour que ça vaille le coup.

Par contre, nous avons profité du soleil et des jours ensoleillés pour laver le linge et consommer moins sur un cycle.

Graphique de relevé Linky du 11 août 2022
Le pic de 12h et la consommation continuant jusqu’à 15h correspondent au cycle « Cotton Eco » à 40 °C

Historiquement, nous lavions notre linge au cycle Synthétique à 40°. Toutefois, après avoir essayé le cycle Cotton eco à 40°, la consommation était réduite.

Graphique de relevé Linky du 12 décembre 2022
Le pic de 12h correspond au cycle « Synthétique » à 40 °C

Nous avons donc utilisé le cycle Cotton eco à 40° plus long (3h au lieu de 1h35).

Entre la nuit et la journée, voici la différence :

Graphique de consommation horaire enregistré par le Linky le 15 mai 2022
Avec le soleil, on réduit de plus de moitié la consommation du réseau.
  • Le cycle de 0h30 à 4h est bien plus important que celui de 13h30 à 17h.
  • Le pic à 6h correspond à l’utilisation de notre pompe à eau.

Avec la plaque à induction portable

De la même façon, nous avons utilisé, lorsque la production photovoltaïque le permettait, une plaque à induction portable de 2100 W de puissance pour faire cuire doucement certains plats.

En général, je n’ai jamais dépassé 3.5 sur une échelle de 10.

La puissance de 3.5 correspond à 500 W.

Nous avons remarqué que même à la puissance 2.5, soit 340 W, les aliments cuisaient.

Certes, cela prenait plus de temps que le feu à gaz dans la cuisine, mais en 2h, l’énergie solaire a cuit en grande partie les légumes vapeur.

Graphique de relevé Linky du 5 septembre 2022
De 15h à 18h, nous avons fait cuire un plat à puissance 2.5, soit 340 W. Le pic de 15h montre sûrement un nuage dans le ciel à ce moment.

Avec le mini radiateur électrique

Nous ne l’avons pas beaucoup utilisé, mais je pense qu’il fut utile pendant notre absence début octobre (12 jours).

L’idée :

  • laisser la sortie 1 du routeur solaire sur le chauffe-eau (ainsi, l’eau est bien chaude en rentrant de vacances)
  • brancher le radiateur sur le réglage à 1000 W (pour optimiser la ventilation) sur la sortie 2 du routeur solaire.

Quand l’eau chaude, le radiateur se sert dans le surplus solaire.

Pour rappel

Le routeur n’alimente pas les 2 sorties en même temps.

Si la sortie 1 ne consomme pas, le surplus solaire alimente la sortie 2.

Cela se révèle très pratique dans le scénario ci-dessus !

Et l’optimisation de la puissance maximum

La puissance des appareils

Je me suis rendu que l’on possède beaucoup d’appareils électroménagers qui consomment beaucoup :

  • un four de 3000 W
  • une bouilloire de 2200 W
  • etc.

Et je me suis posé la question : pourquoi des grosses puissances ?

Pour aller plus vite pour cuire un plat ou bouillir de l’eau.

En réalité combien cela prend-il de faire chauffer 300 ml d’eau à 2400 W au lieu de 1000 W, par exemple ?

D’après Elisabeth Petit et son calculateuropen in new window, cela prend :

  • 41.8 secondes pour chauffer 300 ml d’eau à 2400 W de puissance.
  • 100.3 secondes pour chauffer 300 ml d’eau à 1000 W de puissance.

Soit 1 min de plus.

A-t-on vraiment besoin de gagner une minute pour chauffer notre eau le matin pour boire un café ou une tisane ?

Et lorsque votre installation photovoltaïque délivre maximum 1200 W instantanés, n’est-il pas mieux de chauffer à 1000 W plutôt que 2400 W ?

Je vous laisse juger pour vous-même.

La puissance maximum souscrite auprès du fournisseur d’électricité

Depuis la mise en route de l’installation photovoltaïque, j’ai noté que la puissance maximum demandée au réseau a très peu dépassé les 3 kWh.

La seule raison qu’on dépasse les 3 kWh instantanés est le fait de mettre le cumulus et le lave-vaisselle ou le lave-linge et le lave-vaisselle en route en même temps.

Autant dire que cela est possible de décaler l’un ou l’autre.

À voir dans le temps.

Pour le moment, l’abonnement 6 kWh et les heures creuses/heures pleines vont ensemble et notre profil de consommation et le tarif EDF nous permettent plus de flexibilité.

En 2022, cela représente :

  • un surcoût de 20 euros par rapport un tarif de base et un abonnement de 3 kWh.
  • un gain de 13 euros par rapport un tarif de base et un abonnement de 6 kWh.

De plus, si je devais descendre en puissance, cela suppose quelques modifications sur la résistance à faire.

Quelle est la suite

À la fin du mois, je publierai les chiffres.

Encore 2 semaines de relevés et vous pourrez découvrir :

  • ce qu’a produit l’installation
  • et comment cela influe sur notre consommation et notre facture.

En attendant, merci pour votre soutien !

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